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Dernière mise à jour le
11 Janvier 2024

La posture de l'arbre (pour l'art du combat)

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En chinois,  elle se nomme Cheng Bao Zhuang qui signifie : debout, paumes des mains face à soi, tenir un ballon. Dans l'ordre traditionnel, cette posture succède à la posture "tenir et appuyer sur la planche".

Voici l'instruction pour débutant(e) :
Comme pour toutes les postures, nous régulons le corps (placement) et l'esprit (yi, intention, pensée).

Réguler le corps

ZZ-haut.jpgLes pieds parallèles sont écartés de la largeur des épaules ; les gros orteils se trouvent à la verticale des articulations des épaules. Le poids se répartit sur les deux pieds. Les genoux sont fléchis, sans que la rotule ne dépasse la verticale du gros orteil, et serrent vers l'intérieur.
Le bassin est rentré, la colonne et la nuque se dressent en poussant sur la plante des pieds et le sommet du crâne.
La bouche est entrouverte, les dents ne sont pas serrées, la langue est posée naturellement dans la bouche (c'est-à-dire qu'elle ne colle pas au palais). Une esquisse de sourire permettra aux muscles du visage et du cou de rester décontractés.
Le menton légèrement rentré, on se tient debout en poussant sur la plante des pieds ainsi qu'au sommet du crâne, en imaginant être suspendu par celui-ci par un fil fin accroché au ciel.
Le haut du dos est légèrement arrondi et la poitrine rentrée, de manière à effacer les os des omoplates.
Les mains sont positionnées face aux épaules, paumes face à soi, l'index au niveau de la bouche, doigts écartés. La distance qui sépare les mains est de trois poings et celle qui les sépare de la poitrine ne dépasse pas trente centimètres.
Enfin, les poignets sont plus hauts que les épaules et les coudes plus bas que les épaules.

Réguler l'esprit (le yi, la pensée, l'intention)


Voici la pensée (yi) qui anime la posture pour les débutants :

Immergé(e) dans l'eau jusqu'à la poitrine, je ressens la résistance de l'eau tout autour de moi. Je tiens un ballon cylindrique qui va des mains aux pieds et épouse toutes les courbes du corps.
De cette situation d'équilibre (d'un centre imaginaire), je commence à tirer le ballon vers l'arrière avec l'ensemble du corps, sans bouger les mains, puis je reviens vers le milieu comme tiré par un élastique.
Dans le mouvement suivant, je pousse le ballon vers l'avant dans les mêmes conditions et je reviens au milieu, toujours avec la sensation d'élasticité. Ensuite, en imaginant que je « déracine » le ballon, je penche vers la gauche puis la droite, je reviens au milieu. Puis je « déracine » à nouveau le ballon vers le haut (avec une poussé des pieds qui s'enfoncent dans le sol) et enfin je « replante » le ballon avant de reprendre la position initiale.
Tous ces mouvements sont générés par la plante des pieds qui s'accrochent au sol puis s'y écrasent, accompagnée par le bassin et la nuque.

L'objectif est d'acquérir le Hun Yuan Li ou la « force multi-directionnelle pour le combat » ou énergie interne Nei Jin, tant décrite par les anciens maîtres. La principale caractéristique de cette force est d'avoir une grande résistance et densité dans toutes les directions (arrière, avant, droite, gauche, haut, bas et en spirale) et d'être accompagnée d'une sensation de légèreté. Elle est contradictoire et paradoxale : quand le corps tire vers l'arrière, les pointes des pieds s'accrochent au sol, les genoux et les poignets se dirigent vers l'avant. Lorsque le corps penche à droite, il s'étire aussi vers la gauche. Quand on se dirige vers le haut, les pieds s'écrasent au sol.

Afin d'y parvenir, on utilise des « micromouvements », quasi imperceptibles, qui sont générés par une intention qui commande le système nerveux et périphérique qui, à son tour, commande les muscles.
Successivement, on passe par des phases de décontraction (en chinois song) et des phases de tonicité (jin) musculaire.

Le rythme des mouvements :

Pour le débutant, le rythme de la succession des mouvements vers les six directions est lent, un peu saccadé, entrecoupé par des intervalles de repos : cela est dû à l'absence de décontraction, de souplesse et à l'exécution en ordre séparé des directions. ?Au bout d'une centaine d'heures d'entraînement, la combinaison des forces et la souplesse acquise rendent le mouvement élastique et de plus en plus rapide, pour devenir une vibration.

L'amplitude des mouvements :
Il dépend du niveau atteint. Au départ, il est long, près de quelques milimètres.
A terme, il est de l'ordre de moins d' un millimètre.

La sensation : ?
Nous pouvons décrire ce que nous ressentons pendant la pratique de la posture. ?Pour être explicite : si l'on prend une bouteille à moitié remplie d'eau, qu'on la tient à l'horizontale en balançant le liquide d'un bout à l'autre de la bouteille, dans un mouvement ininterrompu, ce mouvement de l'eau crée une sensation quantitative d'élasticité, de souplesse et de densité. Maintenant, si nous faisons le même mouvement mais dans un temps plus court et plus rapide, alors les sensations de lourdeur et d'explosion apparaissent. Cette perception est identique à celle que l'on éprouve lors de la pratique des postures.

 

Le temps à consacrer :

Un novice commence à pratiquer près de dix minutes pour atteindre progressivement soixante-dix minutes d'affilée.
Rester longtemps sur la même posture est capital.
Le but du travail postural est la création du Hun Yuan Li. Or, c'est avec la répétition du mouvement qu'on l'acquiert. La multi-résistance et la densité du Hun Yuan Li dépendent du nombre et de la qualité des répétitions. Comme la mise en place de la posture peut être longue, et souvent déviante, une fois installée, il y a un intérêt à la garder longtemps. ?La fréquence de la pratique dans la semaine dépend aussi des buts à atteindre et de la motivation personnelle. Comme dans toute activité, une bonne régularité donne de bons résultats. Pour les plus persévérants, un jour de repos par semaine est conseillé.

A quand les résultats ?
Il est utile de couper court à l'idée que le Zhan Zhuang (posture debout) demande des dizaines d'années pour devenir efficace. Comme toute pratique, quelques semestres suffisent pour comprendre comment pratiquer. Par contre, l'harmonie et la coordination entre l'esprit (Yi, intention) et le corps (innervation du réseau du système nerveux, qualité des mouvements, densité de la résistance), ne cessent de s'améliorer jusqu'à un âge avancé.

La respiration :
ZZbas.jpgOn ne prête aucune attention particulière à la façon de respirer. Au fur et à mesure de la pratique, les épaules, la poitrine, les muscles intercostaux et le diaphragme se relâchent. La respiration qui, au début, a tendance à accompagner maladroitement les directions, devient basse, au niveau du bas-ventre. Elle est de type dit « normal » (le ventre gonfle pendant l'inspiration) : profonde et régulière et elle ne s'accélère pas.


Le pratiquant confirmé remplacera le ballon par un arbre.
La pensée de tenir un ballon guide la réalisation des mouvements. Si on se met à pousser un arbre dès le début, la personne elle-même sera dure, contractée ; elle manquera d'élasticité et de vitesse et surtout aura des douleurs notamment dans le dos et les épaules, au risque de se décourager ou bien de ne jamais réussir à sentir et à posséder le Hun Yuan Li.

La posture Cheng Bao Zhuang a plusieurs variantes. La position du corps est la même mais les mains peuvent se placer du niveau du bas-ventre jusqu'à la bouche.

 
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